Sommes nous devenus des « mauviettes » ?
La question peut paraître surprenante mais elle correspond à une réflexion concernant l’évolution de notre santé. Notre mode de vie moderne conduit-il à la dégénérescence physique ? Ce terme « dégénérescence » peut paraître un peu exagéré me direz vous quand on sait que l’espérance de vie à largement augmenté ces dernières années. Mais la question est : Vivons-nous en meilleure santé que nos ancêtres ? La santé est à la fois le reflet de nos capacités réactionnelles (résister au froid et au chaud, etc.), de nos capacités physiques (force, endurance, souplesse, etc.), de nos capacités digestives ou d’élimination, etc.
Aujourd’hui certes nous vivons plus longtemps, mais comment évolue notre vitalité ? La modernisation de notre mode de vie va-t-elle être pour toujours associée à plus de longévité et moins de maladie ? L’hypothèse que je pose ici est que nous arrivons à un paroxysme de notre longévité mais que notre niveau de santé est en train de se dégrader à grande vitesse.
Nous vivons plus vieux mais notre espérance de vie sans incapacité (c’est à dire sans maladie chronique ou handicap) commence à stagner et la France est l’un des pays d’Europe ou celle-ci est la plus basse (14ème rang européen) ! Mais c’est surtout pour la génération avenir que nous devons être inquiet ! La génération 2000′ marque un point de rupture majeur. Elle est le résultat d’un mode de vie qui s’éloigne toujours plus et plus vite du mode de vie originel.
La tertiarisation de notre société, l’explosion des modes de communications informatisés (écran, réseaux sociaux, etc.), les soucis stressant continus d’une vie toujours plus agitée et imprégnée de peur irrationnelle (peur du virus, peur de perdre mal faire, peur de perdre son emploi, peur pour sa famille,etc.), polarise une grande part de notre énergie nerveuse sur le plan mental. Et la diminution des heures de sommeil, (on dort une heure de moins qu’il y 80 ans) ne permet plus une restauration suffisante des réserves.
Le peu d’énergie qu’il nous reste est mobilisé dans des digestions dues aux grignotages permanents de pseudo aliments industriels (junk food) qui caractérisent la nourriture des jeunes d’aujourd’hui. Sédentarité, perte du contact avec la nature, environnement toujours plus pollué, les conséquences sont déjà là : le déclin de notre santé s’accélère.
En voici une preuve.
” En 40 ans, nos collégiens ont perdu environ 25 % de leur capacité physique. En 1971 un collégien mettait une minute de moins pour courir le 800m “.
Ce résultat est extrêmement alarmant et témoigne d’une perte de capacité vitale très importante. Nous sommes plus grands que nos grands parents mais bien moins résistants, moins endurants ou robustes qu’eux. Nous ne travaillons plus aux champs, nous ne devons plus marcher 20 km toutes les semaines pour nous rendre à la ville malgré les intempéries, nous ne sommes plus obligés de couper du bois pour nous chauffer et c’est sans doute mieux en matière de confort me direz-vous !
Mais lorsque je regarde vivre certains citadins dans le stress, l’agitation et la pollution des villes déshumanisées (avec les masques en plus) je me demande qui à la plus belle qualité de vie ? Il ne s’agit pas de prôner un retour en arrière avec une vie “à la dure”. Je lance simplement une alerte concernant l’accélération du déclin de notre vitalité. Les enfants de 4 à 10 ans aujourd’hui s’adonnent davantage à des loisirs sédentaires (écran, jeux vidéo représentent plus de 3h/jour pour un adolescent) et plus de 50% d’entre eux ne respectent pas les 60 minutes d’activité physique préconisées par les autorités sanitaires. A peine 3 collégiens sur 10 se rendent à l’école à pied ! Pourtant c’est jusqu’à l’âge de 20 ans que nous construisons notre capital santé. Cela veut dire qu’à la sortie de l’adolescence, on est au maximum de ses capacités cardio-respiratoires !
Sur le plan alimentaire les constats sont encore plus alarmants : explosion de la consommation de sucre et de produits industrialisés, soda, chips, etc.). Le surpoids chez les adolescents évolue rapidement, de 8,2 % en 1997 à à 11,3 % en 2003, il est aujourd’hui de 16% ! Et pour la première fois dans l’histoire, des adolescents sont atteins de diabète de type 2, une maladie qui il y a encore 15 ans ne touchaient que les cinquantenaires et plus.
Mais il y a pire encore avec les addictions ! 32% des jeunes de 17 ans fument quotidiennement et je ne vous parle pas des drogues et des soirées alcoolisées ! Chez un adolescent, ces comportements vont imprégner de façon plus importante les circuits cérébraux de la dépendance qui sont encore en maturation. Et que dire de la baisse de nos capacités adaptatives. Des qu’il fait un peu froid ou qu’il pleut les parents surprotègent leurs enfants, leur interdisant de sortir ou les couvrants comme des “Inuits” ! Notre jeunesse perd ainsi peu à peu ses capacités réactionnelles. Leurs glandes surrénales qui sécrètent les hormones adaptatives du stress (cortisol, adrénaline) ne sont plus entrainées. La moindre contrainte devient insurmontable !
En valorisant simplement le travail intellectuel ou les loisirs informatiques, en coupant la jeunesse de la nature, en limitant ses efforts physiques, en la dorlotant dans un confort toujours plus important, nous préparons nos enfants à une vie limitée, une vie sans relief, abaissant leur seuil de résistance aux agressions. Notre jeunesse est douée de créativité, d’adaptabilité dans les domaines technologiques ; je suis admiratif de ce qu’ils sont capables de faire avec un écran. Mais ne leur demandez pas de marcher 2 km pour aller à l’école, ou de faire un peu d’exercice sous la pluie, ils vous prendraient pour un fou. Équilibrons les choses car que vaux une vie si c’est pour la vivre à moitié ?
Auteur et rédacteur : Jean-Brice THIVENT.
Publication : Éric Klein | www.bioshiatsu.fr
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