Interview de Lillian Nawrot à Terville à l’occasion de son concert
Lillian Nawrot, participant à la saison 14 de The Voice, a donné un concert gratuit au 112 de Terville ce vendredi 22 mars 2024 et a réalisé une interview. La soirée affichait complet avec 450 personnes qui avaient fait le déplacement pour assister à cet événement. Le jeune homme de 18 ans a su conquérir le public avec son registre musical balayant les années 30 à 70. Piaf, Bécaud, Aznavour… un vrai retour vers le passé.
Le concert s’est achevé par un moment d’échanges où Lillian s’est prêté au jeu des dédicaces et des selfies.
Avant son passage sur scène, c’est avec une grande gentillesse que Lillian a répondu à nos questions.
Qu’est-ce qui t’a poussé à faire le casting de The Voice ?
Au final, je n’ai même pas fait le casting ! En réalité, j’avais fait le casting à Lor’fm avec Bruno Berberes il y a 8 mois, en avril dernier, et je n’avais pas été gardé.Ce n’était pas grave pour moi. L’été d’après, pendant les vacances, j’ai fait un concours à Grenoble. Et en finale de ce concours, il y avait Bruno Berberes, le directeur de casting de The Voice.
J’arrive en finale et je chante « Amsterdam ». Cela lui a plu. Il avait toutefois précisé que les castings de The Voice étaient finis depuis deux jours mais qu’il était là pour les coups de cœur et pour récupérer éventuellement 1 ou 2 talents. A ma sortie de scène, il m’appelle et me dit : « Jeudi, tu viens à Paris ! ».
On m’avait dit de venir avec trois chansons. J’avais pris « San Fransisco », « La complainte de la butte » et une chanson plus récente car Bruno Berberes voulait m’entendre sur quelque chose de plus moderne. Finalement, quand je l’ai chanté, il m’a dit :« Non, ça ne te va pas, les chansons plus modernes ! ». Il m’a demandé quel était mon univers et je lui ai dit que je chantais des années 20 aux années 60-70 grand maximum.
Il m’a alors dit qu’en ce moment, beaucoup de jeunes chantent des titres des années 60-70. Puis il m’a dit :« Toi, ce qui serait bien, c’est que tu montres ton univers, celui que peu de gens ont et qui n’existe pas chez les jeunes ». J’ai accepté avec grand plaisir. Nous avons alors réfléchi avec lui et les producteurs à une chanson ancienne qui serait cohérente et nous avons fait le choix de « Mon légionnaire ».
Avant ton passage aux auditions à l’aveugle devant les coachs, as-tu dû passer d’autres étapes. Peux-tu nous en parler ?
J’ai fait le concours à Grenoble, puis le jeudi, je suis monté à Paris. Deux semaines après, il y a eu une répétition, puis, le lendemain, je suis passé devant les fauteuils. Tout s’est rapidement enchaîné.
Lillian, ton répertoire musical est basé sur la vieille musique d’avant et d’après-guerre que tu écoutes sur ton vieux gramophone. Quels sont les artistes qui t’inspirent le plus ?
Il y en a tellement… En féminin, je dirais Barbara et Edith Piaf. Pour les hommes, je dirais Charles Trenet, Aznavour, Jean Ferrat.
Tu n’écoutes jamais de musique moderne ?
Je les entends, on va dire… Mais je ne les écoute pas ! C’est à dire que je les entends par la force des choses à la radio ou en soirée parce que j’ai des amis de mon âge quand même. Je vais en boîte et si tu veux t’ambiancer tu ne mets pas « Mon légionnaire » en discothèque.
Depuis quand chantes-tu ?
Je chante depuis que je sais parler ! Tout de suite j’ai chantonné. J’ai commencé par Chantal Goya lorsque j’étais enfant car ma grand-mère me l’avait fait écouter quand elle avait entendu que je chantais.
Pendant les auditions à l’aveugle, Mika et Zazie se sont retournés. Comment as-tu fait ton choix ?
Cela a été difficile parce que je voulais Zazie à la base. J’avais toujours dit à tout le monde: « Si les quatre coachs se retournent, je prends Zazie, parce qu’elle a connu Charles Aznavour, elle a chanté avec Georges Moustaki et elle a fait des scènes avec plein d’artistes anciens que j’adore et qui sont décédés aujourd’hui. Or je me suis dit que Zazie permettrait peut-être un rapprochement avec ces artistes anciens. Elle a partagé des moments avec eux et moi ; si je partage des moments avec elle, peut-être qu’elle me donnera des anecdotes avec ces artistes que j’adore. Je voulais à tout prix Zazie.
Lors de l’audition, je chante et Mika se retourne en premier. Zazie se retourne plus tardivement. Pendant tout le temps où je chantais, je remarquais que Mika me regardait de façon très expressive. Il était absorbé, subjugué ou envoûté. Il m’observait avec une telle puissance et il y avait une telle connexion qui s’est faite rapidement que je me suis senti compris, et je me suis dit qu’il m’avait cerné dans mon univers.
Quand Zazie s’est retournée, elle était très contente elle aussi, mais il n’y avait pas ce feeling et ce partage dans le regard.
Après il faut savoir une chose, j’ai dit à Mika que s’il me faisait chanter de l’anglais, je n’irais pas avec lui.
As-tu déjà eu des conseils de ton coach Mika ? Si oui, lesquels ?
Oui pour les battles. J’interprète une chanson qui ne me tenait pas forcément à cœur. Et moi, j’ai besoin que la chanson me parle : je ne veux pas chanter juste pour chanter. Je veux qu’il y ait un minimum de ressenti. Cette chanson des années 80 qui avait fait un flop un peu à l’époque, je la connaissais un petit peu mais je n’y avais pas vraiment d’attache. Du coup, j’ai eu du mal et j’étais très timide quand je la chantais et assez en recul. Mika m’a dit : « Je ne te pensais pas comme ça, parce que tu as une personnalité forte. Je pensais que tu n’avais pas froid aux yeux. » Et il m’a conseillé de me laisser aller et de me détendre.
En réalité, j’avais un blocage avec la chanson car si je n’aime pas une chanson, ce n’est pas la peine de me la faire chanter.
Hors caméra, l’ambiance dans les coulisses est plutôt bon enfant ou la compétition se fait sentir ?
Ce n’est pas du tout une compétition : ce sont les jolies colonies de vacances de Pierre Perret ! On est super bien encadré, les gens qui sont derrière sont très présents, à l’écoute, aux petits soins. C’est vraiment une super ambiance. Même entre nous, on crée des liens tellement forts : c’est tellement court et on est coupé du monde pendant ce laps de temps. Je suis en contact régulièrement avec des amis que je me suis faits là-haut et on se suit. On a vécu une aventure tellement forte que c’est inoubliable.
Pour la suite de la compétition, comment vas-tu gérer si on te demande d’interpréter des musiques plus modernes, d’après les années 70 ?!
Je vais me plier aux règles ! C’est le but de l’émission aussi. Je me suis engagé dans l’émission et j’ai dit oui. Certes, c’est Bruno Berberes qui est venu me voir au concours, mais je savais à quoi m’attendre. J’aurais pu lui dire non si je n’en avais pas envie. Après je me suis engagé dans l’aventure, les fauteuils se sont retournés : donc s’il faut chanter du plus moderne, il faudra le faire…
Actuellement, en parallèle de The Voice, tu poursuis tes études à l’IFSI afin de devenir infirmier. Comment gères-tu les deux et serais-tu prêt à mettre entre parenthèses tes études pour t’impliquer pleinement dans ta carrière musicale ?
J’ai commencé à faire les deux en parallèles. Mais une fois que les fauteuils se sont retournés, j’ai du être beaucoup plus présent sur Paris pour les répétitions et les tournages. J’ai alors loupé la moitié de mes stages et j’étais quasiment absent une semaine sur deux. Les enseignants et les supérieurs m’ont convoqué car ils connaissaient la situation et m’ont proposé de suspendre ma formation pendant un an afin de ne pas dépasser le quota d’absences autorisé par l’IFSI. Je reprendrai donc normalement mes études d’infirmier en janvier l’an prochain.
La mairie de Terville où tu habites t’a donné l’opportunité de faire un concert ce soir. Comment te sens-tu quelques heures avant de monter sur scène ?
Fatigué, car j’ai mal dormi, donc encore plus stressé, car la voix a besoin de sommeil et de repos pour chanter environ 15 chansons.
Je suis stressé, mais ce n’est pas de chanter ou de montrer mon univers sur scène. Ce qui me stresse c’est qu’en entrée, je dois retenir qui remercier et pourquoi, qui fait quoi, les entractes…
Comment as-tu choisi les chansons que tu vas interpréter ce soir ?
Ce sont des chansons qui me suivent depuis longtemps et qui m’ont porté chance. Je les ai choisies car je les apprécie. Ces musiques ont des histoires pour moi. Il y a une suite logique chronologique dans la façon dont je vais les chanter. C’est un tout qui fait que l’enchaînement serait agréable pour moi.
Depuis la diffusion de ton passage à la télévision, as-tu observé une évolution dans ta vie ?
Hier, j’ai été au Beffroi à Thionville avec une copine et je me suis fait reconnaître ! Certaines personnes viennent échanger avec moi et je suis toujours content de discuter avec elles. Ils me parlent de leur collection de vinyles ou de tourne-disques, ils me montrent des photos et j’aime bien. Et il y en a d’autres, souvent les jeunes, qui sont gênés et je les vois de loin dire : « C’est lui qui fait The Voice ». C’est drôle, j’aime bien et cela me fait marrer.
Quels sont tes objectifs et tes projets pour les prochains mois ?
J’ai déjà plusieurs dates de prévues. Je vais aller chanter le 20 avril à Piennes à la halle des Landres pendant une heure. J’irai aussi chanter à la fête de la musique à Lille le 21 juin. J’ai également été contacté par l’association des amis d’Edith Piaf à Grasse, où elle est décédée. D’autres dates arriveront.
Est-ce que tu envisages d’enregistrer un album ?
J’aimerais bien faire des reprises d’Aznavour, Brel et Piaf notamment et peut-être, un jour, écrire. Je pense que j’aurais probablement la plume facile car j’écris vite et ce qui me passe par la tête. Cela donne vite quelque chose de cohérent. Mais je suis peut-être pudique de montrer mes textes pour l’instant.
J’avais déjà fait un album qui s’intitule « Envol » qui est sur les plateformes de téléchargement. Essayer d’en refaire un serait sympa.
Suivez la suite du parcours de Lillian sur TF1 dans The Voice.
Rédaction de l’article & Interview : Laura CAVELIUS
Photographes : 2 La X Photographie & Michel Quetelard
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